fbpx

Sans frais : 1 844 275-2828

Menu

Nouvelles
Retour

24 mai 2024, Actualités

Entrevue Partenaires 12-18

Christian G. Pageau, fondateur de l’entreprise Lavxel, a récemment été sélectionné pour être interviewé par Laurence Picard, Maëlie Turcotte et Malyck Jacques du Comité 12-18 de St-Rémi-de-Tingwick.

Décrivez-nous votre entreprise.

Je vais commencer par vous raconter une anecdote. J’ai vécu à St-Rémi-de-Tingwick, dans la maison rouge en avant du presbytère, à peu près de dix à quinze ans. Après ça, j’ai déménagé dans un appartement à Victoriaville. Je connais un peu le coin, mais ça a changé pas mal. En avant de la maison de mes parents, il y avait deux gros sapins. Aujourd’hui, il n’y a plus de sapins. Ça, c’était une école, c’est rendu un musée. C’est passé par plein d’affaires. Ici, c’était une caserne de pompiers. À côté, c’est rendu la salle communautaire, mais avant c’était un garage autos. Il y a eu un dépanneur en bas de la côte. Il y avait un restaurant aussi. Bref, il y a eu plein de choses ici. Il y a une autre chose aussi que vous ne savez peut-être pas. J’ai déjà habité pendant un an chez Philippe. Quand tu démarres dans la vie, tu as parfois des difficultés et moi, je n’avais pas nécessairement la chance d’avoir des parents qui étaient là pour moi. Donc, il m’a accueilli avec sa famille. Sa mère me faisait à manger. Elle faisait mon lavage aussi (rires). J’avais peut-être quinze, seize ou dix-sept ans. Je voulais vous raconter ça parce que je suis un humain comme les autres.

Pour répondre à votre question, mon entreprise existe depuis douze ans. On est distributeur d’équipements de buanderie (laveuses et sécheuses) commerciale industrielle. Il y a bien des choses qui sont plus « sexy » que ça, mais ce qu’il faut comprendre, c’est que mon entreprise, c’est juste un véhicule. Peu importe ce que tu vends, ça te permet de créer une entreprise. Moi, j’ai eu la chance de travailler dans une buanderie. Je n’avais aucune scolarité. Je lavais du linge. À un moment donné, je me suis dit qu’il allait bien falloir que je fasse quelque chose de ma vie. J’ai décidé de retourner à l’école. J’ai fait mon école de soir. Je travaillais de 7 h le matin jusqu’à 3 h l’après-midi. Puis, de 3 h 30 l’après-midi jusqu’à 10 h 30 le soir, je faisais mon DEP en électromécanique. Tout ça pour vous dire que peu importe le chemin, vous allez arriver à quelque chose. Si on en vient à mon entreprise, c’est pour ça que je m’en suis allé en buanderie. J’avais une certaine connaissance dans le domaine. On a un entrepôt à Drummondville et un bureau à Laval. En grande primeur, je vous apprends qu’on va aussi avoir un bureau à Trois-Rivières, mais en ce moment, il n’y a personne qui le sait. Moi-même, je l’ai su aujourd’hui et là je vous le dis, mais ne le dites pas à personne (rires). On devrait l’annoncer à notre équipe d’ici un mois et demi. Lavxel dessert le marché de Québec et avec notre bureau à Laval et des partenaires, on vend partout au Canada, notamment en Ontario et dans les Maritimes.

Quel type de métier peut-on retrouver dans votre entreprise ?

C’est assez diversifié. On peut avoir des électromécaniciens, des mécaniciens industriels, des commis d’entrepôts, des gens à la comptabilité, des vendeurs et des gens de soutien technique. On peut aussi avoir des gens qui vont s’occuper des pièces et services, donc des commis aux pièces. Dans la nouvelle branche qu’on va ouvrir bientôt, consacrée à la technologie, on va avoir des programmeurs Web, des analystes et des gens au « marketing ». Notre objectif sera de vendre des applications et de la connectivité, autrement dit des appareils qu’on va mettre dans nos laveuses. Donc par exemple, si vous allez dans un camping, au lieu de mettre de l’argent dans une machine, vous allez pouvoir payer avec votre cellulaire grâce à un code QR. Je voulais rendre ça le « fun » et innovateur.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

L’engagement, la collaboration et l’authenticité. Pourquoi ? Parce que ça définit tous les employés qui viennent travailler chez nous. S’ils ne cadrent pas dans nos valeurs, malheureusement ils quittent. Nous, on veut des gens engagés qui vont travailler vers la réussite de l’entreprise. On veut des gens authentiques. C’est correct de faire des erreurs, mais on veut le savoir, trouver une solution et avancer. Puis, l’authenticité est importante parce qu’on travaille tous ensemble. On ne travaille pas juste de notre côté pour faire notre « job », non, on travaille en équipe. On demande la même chose de nos fournisseurs et de nos clients. Quand on a une décision importante à prendre, on se pose trois questions. Est-ce que ça engage le client ? Est-ce qu’on collabore avec le client ? Est-ce qu’on est authentiques dans nos décisions ? Ce sont nos valeurs. La mission de l’entreprise, c’est de conquérir le monde une buanderie à la fois. Ce que ça dit, c’est qu’on ne se donne pas de limites, mais on prend le temps de faire les choses tout en conquérant les gens. Parce que conquérir le monde, c’est conquérir les gens.

Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embauchez ?

De respecter les valeurs qu’on vient juste de dire : l’engagement, la collaboration et l’authenticité. Ça fait douze ans que je suis en affaires et « by the way », quand j’ai démarré mon entreprise, je n’avais aucune idée de ce que je faisais. Je ne suis pas un entrepreneur, ma famille non plus. Je me suis juste dit : « Si je vais faire quelque chose, je vais le faire moi-même, on verra ce que ça donne ». C’est ce que j’ai fait. Mais au fil du temps, j’ai appris de mes erreurs et je suis allé suivre des formations à l’école. On va en parler peut-être plus tard, mais je pense que l’école, ça te montre comment apprendre des choses et après tu t’en sers dans le monde du travail. Pour en revenir aux qualités de nos employés, on veut des gens qui respectent nos valeurs et qui sont des humains avant tout. Ils vont avoir à cœur le développement de l’entreprise, mais qui vont aussi vouloir se réaliser et être ouverts. L’ouverture, ça va vous amener n’importe où dans le monde. Si vous restez toujours fermés à n’importe quoi, vous allez toujours être fermés. Si vous êtes ouverts, ça va vous ouvrir des opportunités. Nous, on demande à nos gens d’être ouverts à tous les problèmes et de trouver des solutions en discutant et en étant collaboratifs. De discuter et d’être collaboratifs.

Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fier ?

Je suis fier d’avoir des employés, c’est quand même « cool » (rires). Bâtir une entreprise, c’est bien, mais quand tu réussis à avoir des employés, c’est le « fun ». C’est une belle réalisation je trouve. Ensuite, d’avoir ouvert un bureau à Montréal. Et maintenant, on distribue tous nos équipements partout au Canada. Ça aussi c’est le « fun ». Enfin, comme je l’ai dit, on va développer des applications technologiques pour faire en sorte que nos équipements de buanderie soient connectés les uns aux autres. Si vous avez un téléphone cellulaire ou un ordinateur portable, vous pouvez géolocaliser vos appareils. Eh bien, on va pouvoir faire ça avec nos équipements de buanderie. On va aussi avoir des bornes de paiement avec des cartes à réutiliser comme on utilise dans les jeux d’arcade, celles que tu recharges. On veut innover dans le domaine et j’en suis assez fier. Et je suis papa d’un petit garçon, je suis fier de ça aussi (rires).

Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?

J’ai ouvert un bureau à Laval et j’ai grandi en région. Ce que j’ai remarqué, c’est qu’en région, on sent plus de proximité. On se sent plus proche des gens. À Laval, c’est grand, mais on a l’impression que tout est loin. J’ai un bureau à Drummondville et éventuellement un autre à Trois-Rivières (j’y ai vécu pendant huit ans). J’ai l’impression qu’en région, les ressources sont plus accessibles. Il y a plus de programmes et de services pour les entreprises. Il y a moins de monde et c’est plus facile, c’est ça la différence. Si par exemple, il y a un concours d’entreprenariat, il y a peut-être 1500 candidatures. Mais s’il y a la même chose à disons Victoriaville, il y en a peut-être 80. Tu as pas mal plus de chances de gagner.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

Ça a changé beaucoup. Quand j’ai démarré mon entreprise, je faisais de la réparation d’équipements de buanderie. Je partais avec mon camion pour réparer les machines et les installer. Entre-temps, je recevais un appel d’un client qui avait besoin d’une laveuse. Je lui faisais une soumission. Je faisais tout. Au départ, j’étais un touche-à-tout. Maintenant, mon rôle a beaucoup changé. J’ai une équipe. Mon rôle, c’est de développer l’entreprise et de m’assurer que tout fonctionne bien. Mais ma priorité, c’est que les gens soient heureux. Et moi aussi, il faut que je sois heureux. Être entrepreneur, des fois ce n’est pas facile. Mais il y a des moyens d’être heureux là-dedans quand même. Il faut juste s’écouter.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?

Innover, développer et trouver de nouvelles idées. Développer l’entreprise, c’était une idée en soi. Ce que je trouve intéressant dans mon entreprise, c’est que ça me permet d’avoir des idées et de les concrétiser. C’est ce que j’aime le plus. Je suis une personne qui aime les idées, la nouveauté, la technologie, les nouvelles choses, apprendre. Ce que j’aime de mon travail, c’est d’être ouvert. Mettons que je suis en vacances dans un chalet ou que j’assiste à une « game » de hockey. Je vois une affaire et ça me donne une idée. Des fois, ça m’empêche de dormir la nuit. Quand je reviens au bureau, je propose de faire ça, ça ou ça. Toutes mes nouvelles idées d’entreprise, je les trouve bien souvent dans un cadre autre que le travail.

Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?

J’ai toujours rêvé qu’un jour, je partirais en vacances quelque part et que je verrais un logo de ma compagnie. Ça me ferait « capoter ». Je n’ai pas de limites. Quand on se met des limites, on se met des barrières et on s’empêche d’avancer. Je pense que dans la vie, tu ne peux pas t’arrêter d’avancer. Si tu n’avances plus, tu meurs. Je ne me mets aucune limite, j’avance. S’il y a des gens qui veulent avancer, je vais avancer avec eux. Ce que j’aime, c’est qu’il y a des gens dans mon entreprise qui sont rendus meilleurs que moi. C’est le « fun ».

Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ?

Je pense qu’avant tout, c’est une entreprise qui est humaine. On comprend qu’à la fin de la journée, on a notre famille à aller voir. Je suis beaucoup à l’écoute de mes employés. Je n’ai pas toujours été comme ça honnêtement. En bâtissant mon entreprise, j’avais encore le vieil adage qui dit que je suis le « boss » et c’est moi qui décide, « that’s it ». Mais ça ne marche pas comme ça quand tu fais affaire avec des gens, surtout avec la nouvelle génération. Vous avez des besoins différents et on doit être à l’écoute des changements qui s’opèrent dans la société. Encore là, je parle d’ouverture depuis tantôt, il faut rester ouvert, allumé et à l’écoute. Je pense que notre grande force chez Lavxel, c’est d’être à l’écoute de nos employés et de nos fournisseurs.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie?

C’est une drôle de question parce que c’est la plus dure. Je lisais les questions avant l’entrevue et je me demandais ce que j’allais répondre. Je n’ai jamais eu d’idoles ou de personnes que je trouvais vraiment « hot ». Alors ce qui m’inspire dans la vie, ce sont des entrepreneurs de renom. Avant je lisais beaucoup et j’ai arrêté parce que je n’avais plus le temps. Maintenant, j’écoute des podcasts et des livres audios. Quand je m’en venais ici, j’écoutais l’histoire de Steve Jobs, le cofondateur d’Apple. Je m’inspire beaucoup de ces gens-là. Elon Musk est un autre exemple. Je prends le meilleur d’eux et je le transpose dans ma vie avec mes valeurs à moi. Ce qui m’inspire aussi, c’est qu’il n’y a pas de limites. La seule limite, c’est celle que vous vous donnez. Je me suis rendu compte de ça assez tard. Mais c’est vrai.

Pour vous, la persévérance scolaire, c’est quoi ?

C’est de ne pas lâcher. Moi, j’ai lâché l’école quatre fois (rires). J’ai redoublé mon anglais de secondaire 1. En secondaire 4, j’ai lâché l’école. Je suis revenu, je suis allé faire un DEP en électromécanique, j’ai lâché. Je suis retourné à l’école pour adultes, j’ai lâché. Pour vous mettre en contexte, j’avais quinze ans. Je suis allé en appartement, je faisais des « jobs » un peu partout. J’ai travaillé dans des « shops ». À tous les trois mois, je changeais de « job ». Je vous raconte ça parce que c’est important. Un jour, en-dedans de moi, il y a quelque chose qui s’est dit que ça n’avait pas d’allure. Il fallait que je fasse quelque chose. Je me suis dit : « Si je ne le fais pas là, je vais continuer comme ça toute ma vie ». Ce n’est pas ça que je voulais. Je savais en-dedans de moi que j’allais réaliser quelque chose. Ça n’avait pas de sens que je fasse juste ça de ma vie. À un moment, je travaillais à un endroit où pour la première fois de ma vie quelqu’un me faisait confiance et me donnait des responsabilités. Ça m’a donné le goût de retourner à l’école. C’est quand je travaillais à la buanderie en fait. Je suis retourné à l’école, je travaillais le soir. Après deux ans, j’ai eu mon diplôme. C’était la première fois de ma vie que je réalisais quelque chose. Il ne faut pas oublier que j’avais vingt-trois ans à ce moment-là.

Pour moi, la persévérance scolaire, c’est de ne jamais abandonner. Dites-vous que c’est juste une question de confiance. Ayez confiance en vous. Vous allez le comprendre un jour, mais vous êtes jeunes, vous avez la vie devant vous. J’ai quarante ans, vous avez quinze et quatorze ans. Ce qui va vous aider, c’est d’avoir confiance en vous. Mais la première chose, c’est que quelqu’un ait confiance en vous. Je suis convaincu que Philippe a confiance en vous. Ça va vous aider beaucoup. Ce sont les gens qui vont tourner autour de vous qui vont faire en sorte que vous allez avancer. Entourez-vous de gens qui croient en vous et qui veulent vous aider pour que vous n’abandonniez pas. Il n’y en aura pas de limites.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Je vous dirais que c’est un bel apprentissage. Quand j’étais jeune, je jouais dehors et mes seuls jeux, c’était de lancer des pommes et des roches (rires). On jouait à la cachette à travers le village au complet. En région, il y a quelque chose de spécial. Ça permet d’avoir une vision unique de la vie. En ville, les gens vivent parmi le brouhaha. En région, on vit autre chose. Quand vous arrivez ailleurs, ça vous permet d’amener votre propre perspective. Vous avez grandi dans une autre réalité. Vous allez vous démarquer des autres.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

C’est merveilleux. Quelqu’un étant jeune qui s’implique bénévolement dans sa communauté va sans doute le faire quand il va être vieux. Si vous vous impliquez là, présentement, vous allez aussi vous impliquer plus tard dans tout ce que vous allez faire dans votre vie. Donc, tout va être une réussite parce que vous êtes habitués de travailler pour atteindre vos objectifs. J’aurais aimé ça être comme vous quand j’étais jeune. Je ne l’étais pas, je ne faisais que m’amuser. Vous êtes « hot », vous vous impliquez quand vous êtes jeunes, imaginez ça va être quoi quand vous allez être plus vieux. Ça va être malade.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

C’est très bien, c’est important. Mais une chose plus importante encore, c’est l’alimentation. Tu vas ressembler à ce que tu manges. Je m’en suis rendu compte il n’y a pas si longtemps. Je bois trois litres d’eau par jour. Je ne mange plus de « fast-food ». Je mange mes fruits et légumes ainsi que mes protéines. Je ne mange pas de grosses portions. Je ne bois pas d’alcool régulièrement. Pourquoi ? Parce que ça garde ton esprit vif et alimenté par une énergie qui est toujours présente. On a avancé l’heure dernièrement. Pour moi, ça n’a rien fait du tout. Je me suis levé et c’est comme s’il n’y avait aucun problème. Le sommeil, c’est aussi important. Dormir au moins huit heures par nuit, ça fait toute une différence. C’est comme une batterie. Si tu ne recharges pas ton cellulaire, il devient mort. C’est la même chose pour l’être humain. Pour en revenir à l’activité physique, c’est sûr que j’aimerais en faire beaucoup plus. Malheureusement, je ne suis pas un exemple. Mais je sais que c’est bien et je m’engage dans les prochaines années à avoir une meilleure activité physique. Pourquoi ? J’ai un petit garçon de quatre ans. Un jour, il va vouloir s’amuser un peu plus et il va falloir que je sois en forme pour le suivre. L’activité physique, l’alimentation et le sommeil, ce sont trois éléments clés pour être bien dans sa peau.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette et/ou la vapoteuse ?

Ce n’est pas une bonne idée de fumer. Je l’ai déjà essayée quand j’étais jeune. Je suis chanceux de ne pas avoir aimé ça. Si tu veux détruire ta santé, très bien. Mais si tu veux mener à bien tes projets, il faut que tu sois en santé. Et je ne pense pas que fumer fasse partie des conditions pour être en santé.

Retrouvez l’entrevue complète et bien plus sur le site web de Partenaires 12-18

Découvrez l’article du Journal Express faisant mention de l’entrevue de Christian

Découvrez Partenaires 12-18

Partenaires 12-18 est un organisme jeunesse, actif en milieu rural, qui offre à tous les adolescents un accompagnement qui les responsabilise, qui dynamise leur milieu et qui développe leur sentiment d’appartenance envers leur région, avec la contribution des parents et des différents acteurs locaux.